Le Projet de Développement Intégré Communal pour la REDD+ (PDIC/REDD+) de la commune de Diébougou a la particularité de mettre l’accent sur la sécurisation des espaces de conservation. Cela a permis de résorber les pressions anthropiques sur les espaces de conservation et d’améliorer les activités des exploitants de Produits Forestiers non Ligneux (PFNL).
De nos jours la forêt communale de Diébougou affiche un autre visage. Cet espace qui faisait autrefois l’objet de toutes sortes d’agression est aujourd’hui un lieu sécurisé. Dans le cadre du Projet de Développement Intégré communal pour la REDD+ (PDIC/REDD+), un mur a été érigé sur les limites des 13,7 ha que couvre la forêt. Selon sa majesté Sié Félix OUATTARA, chef de terre de Diébougou et président du Comité de Gestion de la forêt communale de Diébougou, « La sécurisation de cet espace a pour objectif de lutter contre la coupe du bois et préserver la commune contre l’insécurité, les forêts étant parfois des repères de bandits ». Au-delà de ces aspects, la forêt abrite des éléments sacrés (premier puits du village, une marre et certains arbres) que la population entend préserver de toute agression. La commune de Diebougou a fait le pari de sécuriser les trois espaces de conservation (la forêt communale, la forêt villageoise de Dankotanzou et la forêt villageoise de Naborgane) créés dans le cadre de son PDIC/REDD+. Trois autres espaces boisés ont également été clôturés avec du grillage. Il s’agit du bosquet des femmes de Benkadi Nayo, de la Forêt sacrée à usage médicinal de Tansié et du Parc à Karité de Bapla Birifor. DA Pauline, présidente du Comité de Gestion du parc à karité mesure bien l’importance de cet espace conservation de 1,9 ha pour le groupement féminin de onze (11) membres qui l’exploite. « Le parc à karité est une mine d’or pour nous. Nous ramassons les noix de karité pour les transformer en beurre de karité. La vente de ce beur nous procure des revenus. Avec ces revenus, nous aidons nos maris à scolariser nos enfants et à les soigner en cas de maladie. Avant l’implantation du grillage, certaines personnes venaient couper les arbres. Les animaux aussi venaient agresser les arbres. Même les jeunes pousses de Karité qui régénéraient naturellement étaient broutés par les animaux. Mais aujourd’hui, avec la clôture, tous ces phénomènes n’existent plus ». explique-t-elle. L’engagement de la commune diebougou à conserver durablement les espaces de conservation n’est plus à démontrer. Chaque année une ligne consacrée aux activités de reboisement est inscrite dans le budget communal. Sur le plan foncier, les espaces de conservation identifiés ont fait l’objet d’acte de cession. Ce qui implique qu’ils font partie du patrimoine de la collectivité. Enfin des délibérations et des arrêtés communaux ont été pris pour légitimer les comités de gestion des espaces de conservation et des autres infrastructures issues du PDIC/REDD+. Ces différentes mesures permettront d’assurer la pérennité et la durabilité des investissements REDD+.
Thierry Rolland N. OUEDRAOGO
Expert en communication / PIF-Burkina Faso
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